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La chasse aux sorcières s'est pratiquée à toutes les époques et dans toutes les grandes civilisations, jusqu'à sa remise en cause progressive par le christianisme, puis par la culture scientifique.
Rôle de l'Église
L’Inquisition médiévale est organisée à la fin du XIIe siècle par le pape Innocent III pour lutter contre les hérétiques. Ses premières cibles sont les Cathares et les Vaudois.
En 1233 le pape Grégoire IX édicte en la première bulle de l’histoire contre la sorcellerie, la Vox in Rama (en) en y décrivant le sabbat des sorciers et leur culte du diable.
Vers 1326, le pape Jean XXII rédige la bulle Super Illius Specula, qui définit la sorcellerie comme une hérésie.
Sorcellerie et hérésie, jusque-là perçues comme deux univers mentaux très éloignés, vont être associées pendant trois siècles dans l'analyse qu'en font les théologiens.
La persécution est véritablement lancée à grande échelle après la publication en 1486 du Malleus Maleficarum, par Heinrich Kramer et Jacques Sprenger, deux dominicains. Il s’agit d’une enquête commanditée par l’Inquisition qui décrit les sorcières, leurs pratiques, et les méthodes à suivre pour les reconnaître. Le Malleus Maleficarum, ou Marteau des sorcières en français, est un véritable succès.
À la suite de la publication de cet ouvrage commence un mouvement d’arrestations systématiques dans toute l’Europe. Principalement en Allemagne, en Suisse et en France, mais également en Espagne et en Italie.
Les tribunaux des régions catholiques mais surtout des régions protestantes envoient les sorcières au bûcher. On estime le nombre de procès à 100 000 et le nombre d'exécutions à environ 50 000.
Les accusés connaissent généralement bien le scénario du sabbat diabolique, popularisé par les livrets de colportage et les contes de la veillée, et beaucoup vont au-devant des demandes des juges, soit par peur, soit par mythomanie ou pour assouvir des haines personnelles.
Les victimes des procès en sorcellerie sont à 80 % des femmes.
Les gens riches ne sont pas protégés, leurs biens étant une tentation pour leurs accusateurs. Les condamnations pouvaient parfois être étendues à leurs enfants, surtout s’il s’agissait de filles.
Les juifs, homosexuels, marginaux et « errants », pauvres hères et vagabonds, « gens du voyage » font aussi partie des victimes. Des animaux ont même été brulés pour sorcellerie, de même qu'ils pouvaient parfois être poursuivis pour coups et blessures.
Les prêtres eux-mêmes n'étaient pas à l'abri.
En France, la persécution s’arrête pratiquement après 1680.
Le Parlement de Paris, beaucoup moins « démonomane » que les justices de province, la freine dès 1620 et finit par nier toute réalité aux pactes sataniques et aux maléfices, ce qui ôte leur fondement aux poursuites. Seuls sont réprimés les empoisonnements et crimes sexuels pratiqués par certains groupes que nous dirions satanistes. C’est le cas par exemple de Catherine Deshayes la Voisin et de ses adeptes.
Les grandes persécutions se terminent vers la fin du XVIIe siècle.