Samantha est en train de faire du jardinage.
Voix off: Parmi les joies que possède l'acte d'avoir une maison individuelle, l'une des plus grisantes est cette collaboration avec la nature qui embellit et parfume le foyer. L'horticulture. La mari partant pour son travail voit d'un oeil complaisant les efforts de sa femme il s'en va rassuré à la pensée que la mignonne va faire des trous dans la terre....et non pas dans le budget. Et plus tard, la patience se voit récompensée par des inflorescences magnifiques et odorantes.
(Samantha voit ses plantes fanées et Jean-Pierre arrive...)
Voix off: Toute un végétation vigoureuse, éclatante de couleurs. A condition bien sûr de bien préparer le sol et de procéder selon les règles de l'art....ou à moins d'être une sorcière.
(Samantha transforme ses plantes en de magnifiques fleurs colorées et Jean-Pierre n'en revient pas...)
GENERIQUE
(Endora parle à Samantha dans son oreille sans qu'elle n'apparaisse.)
Endora(voix résonnante): Dire que tant d'années de soin maternel ont abouti à ce spectacle révoltant de ma fille en train de planter des oignons !
(Elle apparaît sur le rebord de la fenêtre...)
Samantha: Ce ne sont pas des oignons, je suis en train de planter des glaïeuls.
Endora: Tu es en train de te rendre ridicule.
Samantha: Oh maman essaye de comprendre les choses je t'en prie. Il est tout à fait normal de mettre des fleurs tout autour de sa maison, c'est ce que font toute les autres femmes normales. Et puis je trouve que planter des graines et les voir devenir des fleurs c'est un miracle que nous offre la nature !
Endora: Oui... J'ai eu l'occasion de contempler un autre miracle de la nature, ce matin. Quand machin-chouette, enfin ton mari, est parti je ne sais où en te laissant toute seule.
Samantha: oui seule, parce que je ne tenais nullement à le voir se couvrir de ridicule avec son bâton.
Endora: Se couvrir de ridicule avec quoi?
Samantha: Son bâton maman, c'est un terme technique.
Endora: Tu veux sans doute dire son manche à balai? S'il essaye de voler de la même façon que moi il y a peu de chances qu'il y arrive!
Samantha: Non, il ne s'agit pas d'un balai, mais d'un bâton de base-ball.
(Elle rentre à la cuisine suivie d'Endora.)
Endora: Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.
Samantha: C'est un sport que pratique les hommes. Tu n'as jamais vu ça?
Endora: Oh, ne dis pas d'absurdité, Samantha.
Samantha: C'est un jeu fort excitant! On se sert d'une balle et d'une grosse massue. Qu'on appelle en terme technique un bâton. Un premier joueur lance la balle à un deuxième joueur qui tient le bâton et tape dessus. Ensuite tout le monde court après cette balle et pendant ce temps, le joueur qui tenait le bâton court dans un cercle tracé sur le terrain aussi vite qu'il peut avant que les adversaires l'aient rattrapée.
Endora: Tu n'es pas sérieuse ?
Samantha: Oh si c'est le jeu que préfère mon mari.
Endora: Je ne peux pas le croire...
Samantha: Et c'est la joueur qui a fait le plus de fois le tour du terrain qui a gagné.
Endora: Qui a gagné quoi?
Samantha: Rien du tout on dit qu'il a gagné c'est tout.
Endora: C'est tout à fait typique. Ainsi un être humain pour toi c'est un malheureux idiot qui passe les meilleurs moments de sa vie à courir dans un cercle devant un tas de gens pour ne rien gagner.
Samantha: Tu prendras bien un peu de café ?
Endora: Avec joie.
Samantha: Bon alors je vais aller laver mes tasses et mes soucoupes.
Endora: Pourquoi?
Samantha: Parce que pour l'instant je n'en ai que deux.
(Elle ouvre le placard, vide)
Samantha: Nous n'avons pas encore acheté d'argenterie ni de vaisselle.
Endora: Qu'as-tu à m'offrir comme café?
Samantha: Du frais dans le percolateur, je l'ai fait moi-même.
Endora: Non alors, garde-le. Je sens que ce sera un affreux breuvage alors que j'ai envie d'une tasse de café turc aujourd'hui.
(Elle fait apparaître la tasse et boit du café.)
Endora: Il est délicieux. Tu en veux un peu ?
Samantha: Non, merci. Et je te demanderais de ne plus faire ça...
Endora: Faire quoi?
Samantha: Tu sais parfaitement ce que je veux dire. Ici c'est une maison normale, je m'efforce de ne pas recourir à la magie.
Endora: Tu es folle de dire ça. Tu es ce que tu es, je t'assure que tu ne saurais rien y changer.
Samantha: Mais je n'essaie pas de changer, je cherche seulement à m'adapter.
Endora: Prends garde il va te remodeler à sa façon.
Samantha: Non, je le connais; il n'y a rien à craindre.
Endora: Samantha... Je te prédis qu'un jour tu seras forcée de lui donner raison. Je déteste faire comme tant de belles-mères qui ont la prétention de savoir tout... Mais malheureusement, je sais tout!
(Dans la maison d'en face...)
Albert: Laisse un peu cette fenêtre tranquille, Charlotte.
Charlotte: C'est très curieux, Albert. Il se passe dans cette maison une quantité anormale de choses curieuses.
Albert: Qu'est-ce que tu vas chercher c'est une maison tout à fait ordinaire.
Charlotte: Quand tu vois pousser du gazon, des fleurs et des arbres. Et que la minute d'après il n'y a plus rien. Tu trouves ça normal toi ? Tu vois des éclairs, tu sens des odeurs de roussi et tu entends des bruits comme si les objets se mettaient à voler dans les airs. Mais ça ne t'étonne pas et par-dessus tout ça tu m'envoies balader en disant que tout dans cette maison est normale et tu m'obliges à reprendre de la potion.
Albert: Pousse-toi Charlotte.
Charlotte: Tu ne m'écoutes même pas.
Albert: Oh mais si je t'écoute.
Charlotte: Tu ne t'intéresses pas à ce que je raconte.
Albert: Oh mais si tu m'intéresses, parle si tu veux mais pousse-toi.
Charlotte: Oohh...
(Dans la cuisine de Samantha, Endora lit un livre de cuisine à Samantha pour sa recette...)
Endora: Mettre les bouts de girofle dans les parties charnues de l'animal. Saupoudrez généreusement de sucre brun et de cannelle , ajoutez une ou deux couches de...
Samantha: Pas si vite. Attends, attends j'en suis encore au bouts de girofle.
Endora: Oh c'est vrai j'oubliais que tu avais choisi la façon héroïque de faire les choses.
Samantha: Ça n'a rien d'héroïque. C'est moins rapide c'est tout. D'ailleurs cette cuisinière cuit pratiquement tout pour toi. Tu n'as qu'a régler ton cadran à l'heure voulue et le repas se cuit tout seul. Oh ça y est je savais que j'avais oublié quelque chose, j'ai oublié de demander à mon mari quand il rentrera. Je vais encore être obligée d'aller chez l'épicier pour téléphoner...
Endora: Mais que se passe-t-il avec ton téléphone?
(Smantha lui montra...)
Samantha: Il n'est pas encore raccordé à la ligne.
Endora: Quoi c'est tout?
(Elle le raccorde...)
Endora: Voilà c'est fait maintenant. Tu peux téléphoner tant que tu veux.
Samantha: Merci... Mais ce n'est pas moi, c'est toi qui l'a raccordé.
(Elle compose le numéro..)
....
(Dans le bureau de Jean-Pierre..)
J-P: Oh allô chérie....Oh, je partirais d'ici vers 18h30 donc j'arriverais à la maison vers 20 heures.... Alors tu as réussi à faire raccorder la ligne, ?
(Dans la cuisine de Samantha...)
Samantha: Non, non. La branchement ne sera fait que demain matin en fin de journée. Au revoir, chéri.
(Dans le bureau de Jean-Pierre...)
J-P: Au revoir chérie.
(Dans la maison d'en face de celle de Samantha...)
AZlbert: Pousse-toi un petit peu Charlotte.
Charlotte: Oh Albert si tu savais comme ça me rend nerveuse d'aller aujourd'hui chez les Stephens. Dans cette maison.
Albert: Tu n'as qu'a pas y aller..
Charlotte: Mais il faut que j'y aille. Tu sais bien que je fais partie de la joie au foyer. Sherlay Clide, June Foster et moi sommes du comité et tu sais aussi qu'elles crèvent d'envie d'entrer dans cette maison et de voir ce qu'il y a dedans.
Albert: Je peux pas voir le verre, dégage sur la gauche.
Charlotte: C'est moi que tu ne reverrsa peut-être plus une fois que je serai entrée là-dedans.
Albert(heureux): Qu'est-ce que tu as dis ?
Charlotte: Oh, laisse tomber Albert.
Albert: Tu fais de l'ombre sur la balle pousse-toi Charlotte.
Charlotte: J'en ai assez moi de cette imbécillité ! Tu ne pourrais pas faire une collection de timbres ou de papillons?!
(Elle part en claquant la porte et Albert tire dans le verre qui se casse au contact de la balle.)
..............
(Dans la cuisine de Samantha, celle-ci met son poulet au four.)
Endora: Laissez cuire à four doux pendant 20 à 25 minutes. Au moment de servir, déglacez avec un peu de porto.
Samantha: Dis-moi, maman, je croyais que tu ne t'intéressais pas aux petites futilités telle que la cuisine.
Endora: Non, j'ai dit que je ne voudrais jamais faire ces choses-là moi-même. Mais je sais la façon de faire ce genre de choses.
(La sonnette retentit.)
Samantha: Ah. On sonne...
Endora: Des dames vertueuses qui t'apportent leur concours.
Samantha: Oh tu crois que c'est ça ?
Endora: Et que démange la curiosité. Je suppose que ma présence dans un pareil moment semblerait un peu opportun.
Samantha: Lâche..
Endora: Le discrétion est le complément de la valeur.
Samantha: Hu..
(Elle va ouvrir et Endora disparaît..)
June: Ravie de vous connaître.
Samantha: Moi aussi mais...
June: Je m'appelle June Foster, voici Sherlay Clide et Charlotte Kravitz. Nous faisons partie du comité de la joie au foyer.
Sherlay: Ligue pour le développement de l'entraide sociale.
Samantha: Oh je suis ravie mais entrez je vous en prie.
Charlotte: Vous êtes sûre qu'on ne vous dérange pas? Si vous êtes avec votre mère ou bien avec votre soeur?
Samantha: Non je suis seule il n'y a absolument personne.
Charlotte: Y a personne?
(Des enfants rentrent en trombe dans la maison...)
Samantha: Non... Oh...
June: C'est mon fils, Robert. Robert conduis-toi comme un garçon bien élevé!
Samantha: Oh il est si gentil c'est un enfant délicieux. Tiens mais...
Sherlay: Ça c'est le fils de Sherlay.
Samantha: Ah oui et celui-là?
June: Nous ignorons à qui il est.
Samantha: Il est mignon aussi.
Sherlay: Nous vous apportons ce gâteau en gage de bienvenue parmi nous et d'amitié. Il est peut-être glacé.
Samantha: Oh merci. Je suis très touchée. Merci...
Charlotte: Avez-vous une domestique avec une couronne de dentelle et un tablier?
Samantha: Non il n'y a pas de domestique.
(Les enfants chahutent dans le salon.)
June: Allons les enfants! Si vous n'êtes pas capables d'être sages allez jouer ailleurs!
Sherlay: Vous faites beaucoup trop de bruit!
June: Robert! Où est-ce que tu as trouve ça? Mal élevé. Et toi remets ça immédiatement où tu l'as trouvé!
Samantha: Ne le grondez pas ça n'as pas d'importance. Vous devriez vous asseoir dans le salon et bavarder tranquillement pendant que je dépose le gâteau à la cuisine.
Sherlay: Oh mais nous pouvons très bien aller dans la cuisine avec vous ça ne nous dérange pas...
June: Non pas du tout.
(Elles partent à la cuisine...)
June: Maintenant, les garçons, sortez.
(A la cuisine...)
Samantha: Oh il est magnifique... Avec la gâteau vous prendrez bien un peu de café?
(Dans la chambre à l'étage, les enfants entrent et découvrent Endora lisant "HARPIES"...)
Robert: Salut alors ça gaze?
Endora: Bonjour jeune homme..
Robert: C'est moi Tom Morgan, le plus rapide des tireurs de l'Ouest...Et vous qui vous êtes?
Endora: Oh moi, une sorcière.
Robert: Bon ça gaze!
Enfant: Une sorcière méchante ou une brave sorcière?
Endora: Comme ci comme ça...
Robert: Nous on est des mauvais garçons!!
(Ils commencent à jouer autour d'Endora...)
Endora: En voila des manières.. Vous n'avez pas honte?! Quelle éducation...
(A la cuisine...)
June: Je suppose que vous ne voulez pas qu'on nous construise une autoroute?
Samantha: Oh non...
Sherlay: Alors lundi il faut que vous veniez avec nous occuper le chantier de construction.
Samantha: Ah oui?
Charlotte: Est-ce que vous avez un jardinier qui travaille en pyjama?
Samantha: Quoi ?
June: Nous allons former des équipes de chacune deux filles...Sherlay et moi nous donnerons leurs objectifs aux équipes quant à Charlotte elle se tiendra prête au cas où il faudrait quelqu'un pour s'asseoir devant la bétonneuse...
Charlotte: Moi? Pourquoi moi?
Sherlay: Parce qu'on a voté.
Charlotte: mais personne ne me l'a dit !
June: C'était un vote secret.
Sherlay; Naturellement vous nous aiderez à préparer les rafraîchissements et...hum... Les petits sont extraordinairement calmes.
Samantha: Oui ils sont très sages.
June: J'ai peur qu'au contraire ils fassent dieu sait quoi. Vous voulez nous excuser.
Samantha: Oh oui, bien sûr.
(Les deux femmes avec Samantha partent et Charlotte reste dans la cuisine...)
Charlotte: Ah ben ça c'est la meilleure. Charlotte restera là voyons, elle est juste bonne à s'asseoir devant la bétonneuse...
(Elle se lève et rejoint les autres femmes, à l'étage où elles découvrent les trois enfants ligotés avec des cordes.
June: Oh mon dieu, mais mais qu'est-ce qu'il vous arrive mes enfants?
(Samantha ricane...)
Robert: On a été bâillonnés et ligotés par une sorcière.
Enfants: Ouais.
Sherlay: Vaudrait mieux les ramener à la maison, ils commencent à être fatigués.
Samantha: Oh ce serait la sagesse.
Charlotte: Mais comment ça se fait que tous les trois soient ligotés?
Sherlay: Oh vraiment, je suis désolée. Ils sont terribles.
Charlotte: Sherley?
Sherlay: Oui?
Charlotte: Comment est-il possible qu'ils aient été tous ligotés?
Sherlay: Oh avec les enfants il faut s'attendre à tout.
Charlotte: Oui d'accord mais, qui a pu ligoter le troisième?
Sherlay: Alfred ça suffit maintenant! Il est plus petit que toi!(A Charlotte):Bon qu'est-ce qu'il y a?!
Charlotte: Oh Shirley inutile de crier.
Sherlay: Mais enfin qu'est-ce qu'il vous prend?
Charlotte: Mais c'est inutile de crier comme ça quand je vous pose une simple question!
Samantha: Madame Clide les enfants sont en train de courir dans la rue.
Sherlay: Et voila j'en étais sure. Alfred je t'ai interdit cent fois de courir!!
Samantha: Merci de votre visite à une autre fois.
(Dans la cuisine Charlotte prend le téléphone...)
Charlotte: Albert tu vas me traiter de folle quand je vais te dire ce qu'il vient de se passer....C'est Charlotte...Tu ne veux pas croire que cette maison est hantée et bien écoute ça...Il y avait trois garçons ligotés dans la chambre! Tu m'entends trois!!...C'est tout l'effet que ça te fait?! Mais attends une seconde que je te dise... Ligotés tous les trois!... Par qui Albert comprends-tu par qui? !.. Tu trouves que c'est naturel?...Il y en aurait eu deux ligotés par un troisième non ligoté, la chose s'expliquait toute seule mais pas trois ligotés...Tu ne me comprends pas, tant pis tu ne comprends jamais rien!... Laisse tomber Albert j'ai encore été idiote de te parler de ça.
(Elle raccroche et un homme frappe la porte de la cuisine...)
Homme: Madame Stephens?
Charlotte: Ah non Madame Stephens est dans le salon.
Homme: Euh... Parce que je venais pour brancher le téléphone.
Charlotte: Eh bien allez-y.
Homme: Merci.
(Dans le hall...)
June: Robert!!!
(Elle s'en va en courant...)
Charlotte: Ah Madame Stephens j'ai oublié de vous dire, j'ai dit à l'ouvrier qu'il pouvait entrer pour le branchement du téléphone...
Samantha: C'est très gentil.
(Dehors Charlotte marque une pause, horrifiée...)
Charlotte: Pour le branchement du téléphone?!
(Chez les Kravitz, Charlotte était allongée sur le canapé, une bouillotte sur le crâne)
Charlotte: Cet appareil n'était pas branché. Que je meurs avec de la glace sur la tête si ce n'est pas la vérité.
Albert: Charlotte reste tranquille à t'agiter comme ça, tu vas faire fondre les glaçons.
(Dans le salon chez Samantha... Endora était assise sur le rebord de la cheminée...)
Endora: Avais-je tort quand je t'ai prévenue que tu trouverais certainement ce monde animal très déplaisant?
Samantha: Ce ne sont pas des animaux maman. Ce sont des humains.
Endora: Oui, admettons que l'homme soit le plus intelligent des animaux mais ce cher vieux Eugène disait c'est aussi le plus sot de la création! Au fait était-ce qui Eugène?
Samantha: Hum?
Endora: Enfin c'était sûrement un de ces jeunes grecs joli garçon qui n'avait rien d'autre à faire que le terrorisme...
Samantha: Quand voudras-tu admettre que mon mari n'est pas de cette sorte-là?!
Endora: Il est quoi alors?
Samantha: Il est différent des autres hommes moyens, il n'est ni avare, ni envieux, ni irréfléchi!
Endora: Qui es-tu en train d'essayer de convaincre, moi ou toi-même?
Samantha: Il serait grand temps que vous vous retrouviez un peu face à face...
Endora: Oh... tu crois, chérie?
Samantha: Me feras-tu l'honneur de dîner avec nous ce soir?
Endora: Je dois dire que j'hésite... oui je viendrais.
A suivre